Fret maritime : perturbations dans les ports de la Côte Est américaine
Octobre 2024 : une grève des dockers a récemment paralysé 36 ports de la côte Est des États-Unis et du golfe du Mexique, entraînant des perturbations des chaînes logistiques. Bien que les opérations aient repris, des retards à court terme persistent en raison de l'accumulation de navires en attente. Les impacts économiques affecteront les entreprises et les consommateurs jusqu'à ce que la situation portuaire soit entièrement normalisée.
États-Unis : grève des dockers dans les ports de la Côte Est et du Golfe du Mexique depuis le 1er oct. 2024
Mise à jour du 04 octobre 2024,
La grève des dockers qui avait commencé le 1er octobre 2024, a officiellement pris fin après un accord provisoire entre le syndicat ILA et USMX. Cet accord inclut une augmentation salariale significative, et une prolongation du contrat jusqu'au 15 janvier 2025 pour permettre de finaliser les négociations sur les autres points en suspens.
Le conflit avait paralysé 36 ports et perturbé le transport de marchandises. Les opérations devraient maintenant reprendre progressivement. Toutefois, il faudra probablement du temps pour que la situation redevienne normale, car une accumulation de navires en attente s'est formée.
Mise à jour du 1er octobre 2024,
Nous vous informons que le syndicat ILA, qui représente 45 000 travailleurs portuaires sur les côtes Est et du Golfe américaines, et l'USMX, groupement d'employeurs, n’ont pas réussi à conclure un accord avant la date limite du 30 septembre 2024. En conséquence, les grèves des dockers ont débuté le 1er octobre dans 36 ports américains, affectant notamment New York, Savannah et Baltimore, qui traitent entre 40 et 50 % des marchandises expédiées vers et depuis les États-Unis. Le port de Montréal (Canada) est également touché par une grève de trois jours.
Cette situation provoque déjà des perturbations majeures dans le mouvement des conteneurs d'importation et d'exportation, affectant le chargement et le déchargement dans les ports, avec des retards logistiques importants à prévoir.
Contexte et enjeux
La grève fait suite à l’expiration du contrat entre l'International Longshoremen's Association (ILA) et l'United States Maritime Alliance (USMX). Les revendications principales concernent la question des salaires ainsi qu'une protection contre l’automatisation des infrastructures portuaires.
Les dockers de la côte Est réclament des conditions similaires à celles obtenues par leurs homologues de la côte Ouest en 2023.
Conséquences de l'arrêt de travail des dockers :
La grève des dockers pourrait entraîner des perturbations importantes dans les chaînes d'approvisionnement, des retards dans la livraison de biens de consommation, des pénuries et une augmentation des coûts dans plusieurs secteurs.
En effet, la côte Est gère 56 % des importations américaines par conteneur et 68 % des exportations. L'impact de ces ports est donc très significatif sur le commerce international.
Congestions portuaires :
Les experts estiment que chaque jour de grève pourrait entraîner jusqu'à cinq jours de rattrapage, aggravant la congestion portuaire et les retards de livraisons. Les ports de la Côte Ouest, susceptibles de capter une partie des flux, pourraient eux aussi faire face à des congestions supplémentaires.
Solutions et alternatives envisagées
- Certains acteurs prévoient de détourner une partie des flux de marchandises vers les ports canadiens tels que Montréal ou Halifax, avec des connexions ferroviaires vers l’Europe via des hubs comme Chicago ou Minneapolis. NB : nous vous informons que les dockers du port de Montréal ont démarré un mouvement de grève le 1er octobre 2024, pour une durée de 3 jours, ce qui pourrait compliquer cette alternative.
- Par ailleurs, deux ports de la côte Est non syndiqués, Portland (Maine) et Chester (Pennsylvanie), pourraient servir de points de départ alternatifs pour l'Europe, évitant ainsi les blocages syndicaux.
- Pour les marchés asiatiques et océaniens, les solutions sont plus complexes, notamment en raison du risque de congestion sur la côte Ouest et des goulets d’étranglement ferroviaires, notamment à Chicago. Des solutions de transport par camion sont aussi à envisager pour pallier la rupture de charge ferroviaire.
Conséquences opérationnelles pour les armateurs
En raison des impacts de la grève, certaines compagnies maritimes pourront facturer des coûts opérationnels supplémentaires à partir du 1er octobre 2024, lorsque le port de déchargement est situé sur la côte Est des États-Unis ou le golfe du Mexique.
Par ailleurs, certains armateurs ont également suspendu les frais de surestaries et de détention pendant la durée des grèves dans les terminaux concernés. Toutefois, si les terminaux changent de politique et reprennent la facturation, ces compagnies ajusteront leurs conditions en conséquence.
Concernant les Container Reefer (conteneurs réfrigérés), restant sur les terminaux pendant la grève, des frais journaliers de fourniture d'énergie et de surveillance pourraient être appliqués, les ports ayant averti qu'ils pourraient ne pas assurer la surveillance des conteneurs réfrigérés lors de la fermeture des terminaux.
Nous vous invitons à anticiper les impacts
Nos équipes sont mobilisées et feront au mieux afin de trouver des solutions alternatives, afin de minimiser les perturbations sur vos opérations logistiques.